C’est un témoignage accablant que procure le directeur des douanes du port de Beyrouth, au sujet de la matière hautement inflammable qui a provoqué les explosions de mardi dans la capitale libanaise.
Badri Daher dénonce le fait que les 2750 tonnes de nitrate d’ammonium aient pu être livrées en plein cœur de la ville et, surtout, laissées là pendant six ans. Le navire géorgien qui transportait cette substance devait rejoindre la Jordanie, affirme le directeur des douanes.
« Il y avait un litige judiciaire entre, peut-être, la compagnie Shipping Line et la compagnie d’assurance. Il y avait un litige avec, aussi, le gouvernement libanais, avec une décision judiciaire de saisir ce navire avec la substance pour à peu près neuf mois », dit-il.
Selon Badri Daher, c’est le juge chargé de trancher ce litige qui aurait demandé à ce que le stock de nitrate d’ammonium soit saisi puis entreposé là où il l’a été. L’entrepôt n’était « pas bien équipé » pour accueillir cette substance, estime-t-il.
Et le directeur des douanes de décrire la complexe chaîne de responsabilités qui aurait empêcher de prendre les précautions nécessaires.