Sa prestation a été si discrète qu’on en oublierait presque que le Parti démocratique sénégalais (PDS) était demeuré le principal parti de l’opposition sénégalaise par le poids électoral. Le 23 janvier au soir, tandis que les médias égrenaient les premières estimations des résultats du scrutin destiné à élire maires et conseillers départementaux, nulle mention du PDS, ce parti fondé en 1974 par l’ancien président Abdoulaye Wade.
En 2017, lors des législatives, la coalition Manko Wattu Sénégal (conduite par le PDS) avait pourtant su tenir son rang, même si le parti libéral avait concédé un net recul en dix ans. Avec 16,68 % au niveau national et seulement 19 députés sur 165 (ils étaient 131 sur 150 en 2007), le PDS confirmait sa perte de vitesse, laquelle s’ajoutait à une migration massive de ses principaux cadres, entamée dès la défaite d’Abdoulaye Wade à la présidentielle de 2012.
LE PARTI AU POUVOIR A DU MAL À EXISTER APRÈS ÊTRE RETOURNÉ DANS L’OPPOSITION
« Depuis la première alternance, en 2000, on constate une tendance forte au Sénégal, analyse Alassane Bèye, doctorant en sociologie électorale et enseignant-chercheur à l’Université Gaston-Berger de Saint-Louis. Le parti au pouvoir a du mal à exister après être retourné dans l’opposition. On l’a constaté avec le Parti socialiste après 2000 et avec le PDS après 2012. »